La barre verticale de la croix

Dans le symbole de la croix, on parle souvent de la barre horizontale, celle qui représente notre dimension terrestre, en précisant bien que l’homme équilibré n’est pas sans cesse ballotté entre les deux extrémités, mais réalise en lui la fusion des opposés complémentaires, le yin et le yang. Se plaçant ainsi au centre de la croix, il peut alors accéder à la dimension verticale qui relie le Ciel et la Terre.

Mais on parle peu de la barre verticale. Là encore la règle est la même : pour garder son équilibre, il ne faut pas quitter le centre, ni monter vers le Ciel, ni descendre vers la Terre, mais rester au centre et réaliser en nous la fusion du Ciel et de la Terre.

Il est aisé de comprendre que plonger dans les profondeurs de la Terre n’est pas le bon choix. Se laisser diriger par les seuls intérêts matériels ou physiques n’est pas dans notre nature profonde.

Mais à l’inverse, monter vers le Ciel serait oublier notre condition d’être humain, se couper de nos racines, perdre contact avec le réel. Un corps nous a été donné, nous devons faire l’expérience de la matière. Un jour viendra où il faudra couper nos attaches avec la Terre, pour devenir de purs esprits, mais ce jour sera le jour où notre expérience terrestre sera terminée. Ici-bas nous devons assumer le fait que nous ayons un corps, donc travailler pour le nourrir, lui trouver un abri, mais sans nous couper du Ciel. Le Ciel doit s’exprimer en nous dans nos actions, dans nos pensées, il suffit de s’ouvrir pour le laisser descendre en nous. Les rayons du soleil parviennent jusqu’à terre, pas la peine de monter les chercher.

Si l’homme a une position verticale, les darwinistes vous diront que c’est parce que l’animal s’est dressé pour pouvoir aller cueillir les fruits dans les arbres. Pourquoi pas, mais on peut aussi considérer que l’homme, par sa position verticale a une dimension que l’animal n’a pas : il relie en lui le Ciel et la Terre.

Assumons donc notre condition humaine, restons debout, comme l’homme de Léonard De Vinci, les pieds solidement ancrés au sol, les bras levés au ciel, et laissons les énergies du Ciel et de la Terre descendre et monter en nous. Nous ferons alors l’expérience de notre condition humaine dans sa plus noble acceptation, celle d’un être qui a été créé à l’image de Dieu.