Erinnerungen and die Dojos von Boulogne (1)

Am Ende der Jahre 1960 unterrichtete Maître Nocquet in Boulogne-Billancourt (Frankreich) in einem Dojo, der sich unter dem Schwimmbad des „Stade Français“ befand. Von einem Dojo zu sprechen ist ein bisschen übertrieben. Dieser Saal, der im Übrigen anschließend in Tiefparkplätze umgewandelt wurde, befand sich im Übrigen in dem ersten unteren Stock und grenzte an das Schwimmbad an, das davon durch eine Mauer begrenzt war, die durch große Bullaugen durchdrungen waren, die es uns ermöglichten, die Schwimmer unter Wasser zu sehen. Das war ein Multisportsaal, der unter anderem einen Tischtennisclub, einen Fitnessraum, und eine Sauna beherbergte neben der sich ein kleines Schwimmbad befand, das mit Regenwasser gefüllt wurde, das direkt vom Dach des Gebäudes kam, wobei das Wasser im Sommer lauwarm und im Winter kalt war und direkt nachdem man den Tatami verlassen hat sind wir ins Wasser gesprungen und einmal hin und her in dem Schwimmbad zu schwimmen. Der Tatami war vom Rest des Saals durch einen Vorhang getrennt, der Vorhang schützte uns vor der Sicht aber nicht vor dem Lärm. Über die ganze Länge des Vorhangs waren wir von den Gewichthebern getrennt.

 

Was auch immer es sein mag hatte ich ein großes Glück meine ersten Schritte im Aïkido mit Maître Nocquet machen zu können. Aus reinem Zufall war es im Jahre 1969 als Maître Osensei gestorben ist.

Das erste Mal war es mit meinem Gymnasium, das wir in dieses Schwimmbad gekommen sind. Beim Schwimmen und indem ich meine Augen an die runden Gläser geklebt habe dann gab es darunter ein Raum, den ich kaum identifizieren konnte. Ein oder zwei Jahre später habe ich einen Tischtennisclub gesucht. Obwohl ich ziemlich weit gewohnt habe wollte ich in diesem Club Tischtennis spielen obgleich es viele Clubs gab, die sich näher an meinem Wohnsitz befanden. Ich wohnte zu dieser Zeit in Garches. Während wir trainiert haben gab es auf der anderen Seite des Vorhanges eigenartige Individuen, die mit einem komischen schwarzen Rock bekleidet waren und die stark gearbeitet haben indem sie starke Schreie von sich gegeben haben. Ich habe das nicht weiter beachtet, das einzige was mich interessierte bestand daraus auf diesen kleinen Plastikball zu schlagen. Wir waren alle ziemlich beeindruckt und als der Ball unter den Vorhang gerollt ist hat es keiner gewagt nach dem Ball zu fragen.

Der Zufall hat mich ein oder zwei Jahre später dazu geführt den jenigen zu treffen, der mich zum Aïkido führte. Diesmal habe ich einen Meister entdeckt, der mein Leben umgewandelt hat.

Die Kursen waren am Montagabend, am Donnerstagabend und am Samstagnachmittag. Es gab zwei Kurse für Erwachsene, die nur eine Stunde dauerten. Die Kurse waren nicht sehr lang aber die Praxis war sehr intensiv. Die Kurse von Montag wurden von Claude Cebille gemacht und anschließend gab es einen Karatekurz. Jeden Montag als wir den Tatami verließen haben wir Michel Polnareff getroffen, der seinen Karatekurz ablegte. Der zweite Kurz von Samstag war für die Hakamas reserviert (zu dieser Zeit war das Tragen des Hakama für die schwarzen Gürtel reserviert). Wir haben daran regelmäßig die Randori zu mehreren gearbeitet, wobei sich jeder alleine im Zentrum des Tatamis befand und der Meister seine Ratschläge gab. Während wir versucht haben zwei bis drei Gegner zu beseitigen rief uns der Meister zu „senkt euch“, da er gerne mochte, dass wir zwischen die Beine der Gegner getaucht sind. Solange er uns dazu einlud, während der Randoris die Partner zu wechseln, so hatte er dennoch bevorzugt, immer denselben Gegner zu haben, um die perfekteste Harmonie und Osmose zwischen Tori und Uke zu haben. Während fast zwanzig Jahren habe ich es mit meinem Partner Hervé erreicht, eine sehr gute Harmonie zu erreichen.

Hervé hat mir eines Tages eine Anekdote erzählt: eines Tages ist er auf der Straße von zwei Banditen angegriffen worden, die ihm Fußtritte verabreichen wollten. Hervé hat mir dann erzählt, dass er ihnen aus dem Weg gegangen seit: aber ich hatte Lust ihnen zu sagen „greif schneller an, im Club geht es schneller“.

Souvenir des dojos de Boulogne (1)        

A la fin des années 60, Maître Nocquet enseignait à Boulogne-Billancourt dans un dojo situé sous la piscine du Stade Français. Parler de dojo est un bien grand mot. Cette salle qui fut d’ailleurs par la suite transformée en parkings souterrains était en sous-sol et juxtaposait le bassin de la piscine, séparée de lui par un mur percé de larges hublots qui nous permettait de voir sous l’eau les nageurs évoluer. C’était une salle multisports qui hébergeait entre autres un club de tennis de table, une salle de musculation, un sauna à côté duquel se trouvait une petite piscine d’eau de pluie, récupérée directement du toit du bâtiment, tiède en été, froide, voir glaciale en hiver…juste après avoir quitté le tatami, Hervé, Jean F. et moi aimions aller piquer une tête dans cette eau vivifiante pour un aller et retour de bassin, heureusement très court (7 – 8 mètres, pas plus). Le tatami était séparé du reste de la salle par un rideau qui isolait de la vue, mais pas des bruits…Sur la longueur le rideau nous séparait des pongistes, sur la largeur des haltérophiles. Question intimité, on aurait pu rêver mieux…

Quoiqu’il en soit, j’estime avoir eu une chance immense que mes premiers pas vers l’aïki me conduisent directement ici, dans le dojo de Maître Nocquet. J’aurais presque envie de parler de destin. Autre coïncidence anecdotique, ce fut en 1969, l’année du décès de O’Sensei. Ce qui est curieux, c’est qu’avant d’y venir pour l’aïkido, je fus par deux fois en contact avec cet endroit, et à chaque fois me rapprochant un peu plus, pour finalement accéder au tatami.

La première ce fut avec mon lycée. Nous venions dans cette piscine, et j’avais perçu, en plongeant et en collant mes yeux aux hublots qu’il y avait là-dessous un espace que je n’arrivai guère à identifier.

La deuxième, ce fut un an ou deux plus tard. J’étais à la recherche d’un club de tennis de table. Bien que résidant assez loin, le club que l’on m’indiqua fut celui-ci. Il y en avait pourtant bien d’autres plus proches de mon domicile (J’habitais Garches à l’époque). Pendant que nous nous entraînions, il y avait de l’autre côté du rideau de drôles d’individus habillés d’une curieuse jupe noire, et qui travaillaient dur en poussant des cris inquiétants. Cela n’attira guère mon attention, la seule chose qui m’intéressait était de taper sur cette petite balle de celluloïde. Nous étions seulement assez impressionnés, et quand la balle roulait sous le rideau, personne n’osait aller la réclamer de l’autre côté !

Le hasard continua à me diriger vers cet endroit, quand, un ou deux ans plus tard, la personne qui me fit découvrir l’aïkido m’indiqua à nouveau le club du Stade Français. Cette fois-ci fut la bonne : la découverte d’un Maître qui devint mon père spirituel, et d’un art qui transforma ma vie.

Les cours étaient le lundi soir, le jeudi soir et le samedi après-midi. Deux cours adultes d’une heure chacun. Les cours n’étaient pas longs, mais la pratique intensive. Les cours du lundi étaient assurés par Claude Cébille, et étaient suivis d’un cours de karaté. Chaque lundi, quand nous quittions le tatami, nous croisions Michel Polnareff qui venait suivre son cours de karaté. Le deuxième cours du samedi était réservé aux hakamas (à l’époque le port du hakama était réservé aux ceintures noires). Nous y travaillions régulièrement les randoris à plusieurs, chacun passant seul au centre du tatami, sous l’œil du Maître qui nous prodiguait ses conseils pendant que nous évoluions. Chose pas toujours facile à gérer… Pendant que nous essayions de nous débarrasser de 2 ou 3 adversaires le Maître nous criait aux oreilles : « Baissez-vous, baissez-vous ! », car il adorait nous voir plonger dans les jambes des partenaires. Facile à dire, pas toujours à faire… . Un rituel du cours du samedi était la pratique des cinq principes du kata. À 16 heures, nous entendions : « Mettez-vous deux par deux et pratiquez kata complet ».  Autant il nous invitait pour les randoris à varier les partenaires, autant pour le kata il nous engageait à avoir notre partenaire attitré, pour arriver à une harmonie la plus parfaite possible, à une osmose totale entre tori et uke. Pendant quasiment vingt ans mon partenaire fut Hervé et nous parvinrent à un niveau d’harmonie entre nous quasiment magique. Une chose nous amusait : Nous avions quand nous pratiquions l’impression de travailler très lentement, et pourtant, nous finissions souvent notre kata avant les autres. C’est peut-être une des lois de la relativité que n’avait pas prévu Einstein : par la répétition des mouvements, le temps se dilate…

Dans la rubrique temps qui se dilate, Hervé m’a raconté un jour une anecdote qui m’a fait sourire : il s’est fait attaquer un jour dans la rue par deux voyous qui lui décochèrent des coups de pieds. « Je me suis contenté de faire des esquives, me dit Hervé, mais j’avais envie de leur dire : attaquez plus vite, au club ça va plus vite que ça ! »

Oragushis Herausforderung

In früheren Zeiten war es Brauch, dass die Rōnin, auf der Suche nach einem Meister Herausforderungen an den Meister eines Ryū stellen. Es sei denn ein Schüler einer Schule wollte die Überlegenheit seiner Schule über eine andere demonstrieren oder seine eigene. Am Anfang des zwanzigsten Jahrhunderts hielt dieser Brauch weiterhin an, und Meister Ueshiba wurde, wegen seines Renommees, mehrmals herausgefordert. Er versuchte meistens den Herausfordernden von seinen Absichten abzubringen, denn er empfand solche Dinge als nichtig.

Eines Tages, kam ein junger ungestümer Man mit dem Namen Oragushi in sein Dojo. Dieser hatte gerade die japanischen Universitätsmeisterschaft im Boxen gewonnen. Dieser, von dem Glanz seines jungen Sieges umgeben, wollte noch einmal den berühmten Meister herausfordern. Oragushi sagt zum Meister Ueshiba, welcher ihn testen wollte :

– „Es ist nutzlos“ sagt der Meister „es wird nichts beweisen!“

– „Wieso nutzlos? Haben Sie etwa Agnst?“

– „Nein, ich glaube einfach, dass dieser Test uninteressant ist.“

– „Ich werde das Dojo nicht verlassen, bevor Sie die Herausforderung nicht akzeptiert haben!“

Vor dieser Beharrlichkeit seines Gesprächspartners, nahm Meister Ueshiba den Test von einer Dauer von zwei Minuten an. Die zwei Männer stellten sich einander gegenüber und Oragushi stürzte sich auf den Meister während er Schläge auf ihn niederkommen lies. Meister Ueshibe, wich ruhig all seinen Schlägen aus, vom ersten bis zum letzten, und nach zwei Minuten sagt er :

– „Sie sehen, ich hatte recht, das alles bringt nichts.“

– „Nein, nein, ich will weiter machen.“

Meister Ueshiba akzeptiert, gegenüber dieses Starrsinns, ein zweites Mal zwei Minuten lang auszutragen, alles verlief wie beim ersten Mal. Oragushi, kochend vor Energie drängte auf ein drittes Mal.

– „So“ sagt der Meister „wollen sie nicht verstehen? Dann, auf zur einer Wiederholung.“

Bei dieser Wiederholung hingegen, gab Oragushi nur einen Schlag ab. Meister Ueshibe wich aus und gab ein unmerkliches Atemi auf den Ellenbogen seines Aggressors ab, welcher abrupt brach. Hiermit endete der Test. Oragushi hatte verstanden.

Le défi de Oragushi

Il était courant dans les temps anciens que des rônins à la recherche d’un Maître lancent des défis au Maître d’un ryu. À moins que ce ne soit un pratiquant d’une école qui voulait montrer la supériorité de son école sur une autre ou la sienne propre. Au début du vingtième siècle, cette coutume persistait encore, et Maître Ueshiba du fait de sa renommée fut de nombreuses fois défié. Il tentait la plupart du temps de dissuader l’auteur du défi, car il considérait ce genre de chose comme futile.

Un jour, il vit arriver dans son dojo un jeune homme impétueux nommé Oragushi. Celui-ci venait de remporter le championnat universitaire de boxe du Japon. Tout auréolé de sa fraîche couronne, il voulait lui apporter un lustre supplémentaire en défiant ce Maître célèbre. Oragushi dit à Maître Ueshiba qu’il souhaitait faire un test avec lui.

– « C’est inutile, dit le Maître, cela ne prouvera rien ! »

– « Comment ça inutile ? Auriez-vous peur ? »

– « Non, je crois tout simplement que ce test est sans intérêt. »

– « Je ne quitterai pas ce dojo avant que vous ayez accepté ! »

Devant l’insistance de son interlocuteur, Maître Ueshiba finit par accepter un test d’une durée de deux minutes. Les deux hommes se mirent face à face et Oragushi se rua sur le Maître en faisant pleuvoir sur lui une ruée de coups. Maître Ueshiba, tranquillement les esquiva tous du premier au dernier, et au bout des deux minutes dit :

– « Vous voyez, j’avais raison, tout cela ne sert à rien. »

– « Non, non, je veux continuer. »

Maître Ueshiba face à cet entêté accepta de disputer une deuxième reprise de deux minutes qui se déroula exactement de la même manière. Oragushi, bouillonnant d’énergie réclama une troisième reprise.

– « Ainsi dit le Maître vous ne voulez pas comprendre ? Et bien partons pour une autre reprise. »

En revanche dans cette reprise, Oragushi ne donna qu’un coup. Maître Ueshiba se mit de côté et porta un imperceptible atemi sur le coude de son agresseur qui se brisa net. Ce qui mit fin au test. Oragushi avait compris.

Japans Champion

Meister Nocquet : „Man kann die Dinge entweder an der Oberfläche betrachten, oder in die Tiefe eindringen. Wenn ihr eine große Menge an Techniken lernt, habt ihr eine gute Kenntnis über Aikido. Aber diese Kenntnis wird oberflächlich bleiben. Wenn ihr aber wenige Techniken kennt, die ihr aber intensiv übt, eure Kenntnis wird eine tiefere sein.“

Um diesen Satz zu illustrieren, werde ich Euch folgender Geschichte erzählen :

Es war vor langer Zeit. Da gab es einen kleinen Jungen, welcher für Judo schwärmte, doch war er sehr arm. Er hätte gerne bei den japanischen Judomeisterschaften mitgemacht, aber er hatte nicht die Mittel, um die Unterrichtsstunden zu bezahlen. Er sprach also mit einem Meister darüber, der ihm sagte : „ Du magst Judo, du würdest gerne Japans Champion werden, und du kannst dir die Kurse nicht leisten? Na dann geh in den Wald, suche dir einen großen starken Baum aus, presse deine beiden Hände gegen ihn und tritt ihn mit deinem Fuß drei Stunden lang, ohne Pause. Übe so jeden Tag, bis zum Datum der Meisterschaften.“ Dies tat der Junge, mit Entschlossenheit und Eifer, jeden Tag, während sechs Monaten vor den Meisterschaften. Am besagtem Tag, geht der Junge sich zu den japanischen Meisterschaften einschreiben, und stellt sich seinem ersten Wettkampf. Er begrüßt seinen Gegner, nähert sich ihm, greift ihn an beiden Schultern, und versetzt ihm einen unglaublichen Feger mit dem rechten Fuß : de ashi barai. „Ippon!“ schreit der Richter. Erster Kampf in fünf Sekunden gewonnen. Unser kleiner Junge stellt sich seinem zweiten Kampf, welcher genau so abläuft und von Kampf zu Kampf kommt er ins Finale, welches er nach Ippon gewinnt, mit Anwendung der einzigen Technik, die er kannte : de ashi barai.

Das was der Junge getan hat kann uns als Beispiel dienen. Er hatte die perfekte Einstellung eines guten Übenden. Erstens hat er totales Vertrauen gegenüber seinem Lehrer gezeigt, ohne an seinem Wort zu zweifeln, dann hat er bedenkenlos geübt, ohne zu reden, ohne zu denken, mit Beständigkeit und Willen. Und Tag Für Tag, ist die Technik in ihn eingedrungen.

Dies erinnert mich an einer andere Geschichte, ein bisschen weniger nobel, aber über dasselbe Thema. Während meiner Anfänge im Aikido, auf dem Lehrgang in La Baule, gab es zwei unzertrennliche Komplizen, L. und J.F., welche jeden Abend in die Disco gingen, um bei einer Keilerei ihr Aikido zu testen suchten. Und sie wendeten unveränderbar die selbe Technik an :  J.F. Iriminage und L. Koshi nage. Ich stimme mit euch vollkommen überein, dass hinsichtlich der Geisteshaltung kann man einiges über diese Anekdote sagen. Davon abgesehen, unsere beiden Kameraden waren zwei reizende Jungen, Lebemänner und nicht traurig!

Champion du Japon

Maître Nocquet : « On peut soit rester à la surface des choses soit les pénétrer en profondeur. Si vous apprenez un grand nombre de techniques, vous aurez une grande connaissance de l’Aïkido. Mais cette connaissance restera superficielle. En revanche si vous connaissez peu de techniques, mais que vous les pratiquez de façon intensive, votre connaissance sera une connaissance en profondeur. »

Pour illustrer cette phrase, je voudrais vous raconter l’histoire suivante :

C’était il y a bien longtemps. Il y avait un jeune garçon qui adorait le judo mais il était très pauvre. Il aurait aimé participer aux championnats du Japon de judo, mais il n’avait pas les moyens de se payer les cours. Il en parla à un Maître qui lui dit : « Tu aimes le Judo, tu voudrais devenir champion du Japon, et tu ne peux pas te payer les cours ? Eh bien va dans la forêt, choisis un arbre grand et fort, appuie tes deux mains contre lui et frappe le du plat de ton pied droit pendant trois heures, sans interruption. Pratique ainsi tous les jours jusqu’à la date du championnat.» C’est ce que fit ce jeune garçon, avec détermination et assiduité, tous les jours pendant les six mois qui précédèrent la compétition. Le jour venu, il alla s’inscrire aux championnats du Japon, et se présenta pour son premier combat. Il salua son adversaire, s’approcha de lui, le saisit  des deux mains aux épaules, et lui décocha un incroyable balayage du pied droit : de ashi baraï. « Ippon ! » cria l’arbitre. Premier combat gagné en 5 secondes. Notre jeune garçon se présenta à son deuxième combat qui se déroula de la même manière, et de combat en combat il se retrouva en finale qu’il gagna sur ippon en plaçant la seule technique qu’il connaissait : de ashi baraï.

Ce qu’a fait ce garçon peut nous servir d’exemple. Il a eu l’attitude parfaite d’un bon pratiquant. D’abord il a fait une confiance totale à son Maître, sans douter de sa parole, ensuite il a pratiqué sans état d’âme, sans parler, sans penser,  avec constance et volonté. Et jour après jour, la technique est entrée en lui.

Cela me rappelle une autre histoire un peu moins noble, mais sur le même thème. Dans mes débuts d’aïkido au stage d’été de La Baule, il y avait deux inséparables acolytes, L. et J.F. qui tous les soirs sortaient en boîte et systématiquement cherchaient la bagarre pour tester leur aïkido. Et invariablement ils passaient la même technique : Iriminage pour J.F. et koshi nage pour L. Je vous accorde tout à fait  que, sur le plan de l’esprit on pourrait trouver à redire à propos de cette anecdote. Ceci étant, nos deux compères étaient deux garçons adorables, bons vivants, et pas tristes !

Randori mit mehreren Partnern (1)

Meister Nocquet hat, um uns das Randori mit mehreren Partnern zu erklären, folgenden Satz  zitiert:

„Einer ist wie tausend und tausend sind wie einer3

In einem Randori mit mehreren Partnern muss man die Partner als einen einzigen Körper betrachten und man darf sich nicht auf eine einzige Person konzentrieren sondern man muss andauernd die Beziehung mit allen Partnern behalten und man muss insbesondere die Position, die sie zueinander einnehmen beachten. Wenn sie sich auf einen Partner konzentrieren dann müssen sie genau wissen wo sich die anderen Partner befinden um nicht durch die kommenden Attacken der anderen Partner überrascht zu werden. Versuchen sie insbesondere sie immer in ihrem Blickwinkel zu behalten. Wenn sie sich um einen Partner kümmern dann müssen sie sich gleichzeitig auf den folgenden Partner konzentrieren. Die Tatsache, dass es sich um mehrere Partner handelt darf sie nicht destabilisieren.

Der Meister stet auch einen interessanten Vergleich mit einem Rad eines Fahrrads an :

„In dem Randori mit mehreren Partnern stellen sie sich vor, dass sie die Nabe des Rades sind und die Speichen die Angreifer. Das Rad dreht sich korrekt, da die Nabe im Zentrum bleibt. Verlassen Sie nicht ihr Zentrum um eine der sich drehenden Speichen zu blockieren, da sie sofort nacheinander von allen anderen Speichen getroffen werden.“

Ein Randori muss also Fluid ohne Blockierung sein. Wenn man eine Attacke unterbricht oder wenn man zulange bei einem Partner bleibt dann wird man von den anderen angegriffen. Was man bei dieser Erklärung verstehen muss heisst, dass man bei einem Randori im Zentrum der Attacken bleiben muss ohne sich zu bewegen.

Randori avec plusieurs partenaires (1)  

Maître Nocquet pour nous expliquer le randori avec plusieurs partenaires (vous remarquerez la subtilité : il s’agit de randori « avec » et non « contre ») nous citait souvent la phrase suivante :

« Un c’est comme mille, mille c’est comme un. »

Dans le randori avec plusieurs partenaires, il faut les appréhender comme un seul corps, une seule énergie, ne pas concentrer son attention sur un seul, mais constamment garder la relation avec l’ensemble des partenaires, et en particulier gérer la position qu’ils ont les uns par rapport aux autres. Quand vous projetez un partenaire, vous devez parfaitement savoir où se situent les autres pour ne pas être surpris par les attaques à venir. Essayez, en particulier de les avoir toujours dans votre champ visuel. De même qu’un skieur qui fait un slalom, quand il passe une porte, a son regard fixé sur les portes suivantes, quand vous projetez un partenaire, vous devez déjà vous préparer pour le suivant. Se fixer sur un partenaire, c’est réaliser une stagnation qui va vous mettre en danger. Faites votre randori comme le vent ramasse les feuilles en automne : il les balaye toutes ensemble. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille projeter nécessairement les partenaires tous ensemble, mais les contrôler dans leur ensemble. La phrase citée plus haut peut aussi être interprétée au niveau émotionnel. Le fait d’avoir plusieurs adversaires ne doit pas nous déstabiliser. De même, faire une conférence devant 1000 personnes, ou parler à une seule ne doit rien changer à notre niveau émotionnel.

Le Maître avait aussi une comparaison fort intéressante avec la roue d’un vélo qui tourne autour de son axe:

« Dans le randori avec plusieurs partenaires, considérez que vous êtes le moyeux de la roue, et les agresseurs les rayons. La roue tourne correctement parce que le moyeu reste au centre. Ne sortez pas de votre centre pour aller bloquer un des rayons qui tourne, car alors vous serez aussitôt frappé successivement par tous les autres rayons. »

Un randori doit donc être fluide, sans blocage. Si l’on arrête une attaque, on si l’on reste trop longtemps sur un partenaire, alors on est touché par les autres. C’est ce qu’il faut comprendre dans cette explication, et non pas, bien sûr, qu’il faille dans un randori rester au centre des attaques sans se mouvoir.

Reflexion über das Randori

Man müsste sich über den Sinn des Wortes einig sein… Für Meister Nocquet war das Randori eine praktische Umsetzung unserer Kenntnisse, in einer Situation, welche sich so gut möglich einem Angriff auf der Straße annähert. Mir ihm verteidige ich laut und deutlich, dass Aikido vor allem eine Geisteseinstellung ist, dass es eine Kunst ist den Frieden und die Liebe in dieser Welt zu entfalten und zu verbreiten. Aber mit ihm beteuere ich ebenfalls, dass Aikido nicht von der Realität abgeschnitten sein darf. Und die Realität ist, sich einem reellen Angriff gegenüber stellen zu können. Diese zwei Aspekte sind keinesfalls widersprüchlich und ich erinnere die eventuellen Kriegstreiber daran, dass man sich sehr wohl verteidigen kann und die Prinzipien der Gewaltlosigkeit des Aikido wahren kann. Dies ist übrigens, was die Besonderheit und den Charme unserer Disziplin ausmacht. Ein Aikidoka ist kein Krieger.

Wenn ich anschaue, was auf den Matten geübt wird, gibt es zwei Dinge, die ich nicht verstehen kann.

Das Erste ist, dass sehr oft das Üben des Randori mit einem vorgeschriebenen Angriff praktiziert wird. Dies ist darüber hinaus, was in den üblichen Prüfungen geschieht : man verlangt zum Beispiel ein Randori mit dem Angriff Shomen. Wird man auf der Straße den Angreifer fragen können, uns so anzugreifen, wie es uns genehm ist? Die Angriffe auferlegen ergibt keinen Sinn und verfälscht völlig das Randori. Genau hier ist erkennbar, was das Randori vom Üben der Techniken unterscheidet. Die Ziele sind vollkommen unterschiedlich beim üben der Techniken und bei der Arbeit des Randori. In einem Randori weiß man nicht, wie der Uke angreifen wird, man muss also den Überraschungseffekt managen, unsere Anpassungsfähigkeiten schärfen. Haben Sie auch bemerkt, dass das Üben des Randori mehr Stress erzeugt, als das Lernen der Techniken? Das Randori ist auch eine Übung unserer Kontrolle unserer geistigen Verfassung und unserer Emotionen. Das Vorschreiben von Angriffen reduziert das Randori zu einer Technikübung ohne Geschmack.

Das Zweite ist, dass man in einigen Vereinen das Üben des Randori erst ab dem ersten Dan beginnt… Und ein Wort, wehe dem Grüngurt, der auf der Straße angegriffen wird. Ohne von dem Vergnügen zu sprechen, welches man den Kyu-Graden vorenthält, wenn man ihnen das Üben des Randori verbietet. Das Argument ist, dass die Anfänger nicht das nötige technische Knowhow besitzen. Zugegeben, dennoch muss man es ermöglichen, dass so schnell wie möglich erlaubt wird, sich effektiv zu verteidigen. Und es ist stark nützlich, dass man in fünf Minuten lernen kann, was eine Ausweichbewegung ist. Ganz einfach nicht in der Angriffslinie bleiben : einen Schritt zur Seite machen. Das ist, was ich von den Anfängern im Verein erwarte. Ich setze meine Ehre daran, dass alle meine Schüler das Randori von Anfang an entdecken können. Ich teile ihnen einen Schwarzgurt zu, welcher sich und seinen Angriff an ihr Niveau anzupassen weiß. Beschleunigen wenn Tori behaglich ist, oder verlangsamen, wenn er/sie Schwierigkeiten hat. Und alles verläuft gut. Übrigens ist es nicht rar, sie zu beobachten, wie sie eine im Unterricht erörterte Technik anwenden. Das einzige, was ich von ihnen Verlange ist, keinen Hebel am Ende des Randori anzuwenden, denn hier ist ein technisches Knowhow erforderlich.

Alle Unterrichtseinheiten von Meiser Nocquet wurden unabänderlich mit einem Randori beendet. Der Unterricht dieses Meisters war unglaublich komplett. Er hat Aikido in seiner Globalität behandelt, von der hohen Spiritualität, der Präzision und der fließenden Technik, bis zur Übung von realitätsnahen Situationen. Zur Erinnerung rufe ich Ihnen Ins Gedächtnis, dass er zu seiner Zeit Lehrgänge zur Selbstverteidigung an die GIGN Gruppen und die Eliteeinheiten zur Bekämpfung des Terrorismus erteilt hat.

Zum Abschluss kann man sagen, dass das Randori eine untrennbare Ergänzung der Technikstudie ist. Es ist für diese Studie, was die Praxis für die Theorie ist. Und dazu erlaubt es die Studie des Aikido, welche man nicht durch das Lernen der Techniken allein erlangen kann.

Réflexion sur le randori

Il faudrait s’entendre sur le sens de ce mot…Pour Maître Nocquet, le randori était une mise en pratique de nos connaissances dans une situation qui se rapprochait le plus possible d’une agression dans la rue. Avec lui je revendique haut et fort que l’aïkido est avant tout un état d’esprit, que c’est un art pour développer et propager la paix et l’amour dans le monde. Mais avec lui je clame également que l’aïkido ne doit pas être coupé de la réalité. Et la réalité, c’est de pouvoir faire face à une agression réelle. Ces deux aspects ne sont pas du tout contradictoires, et je rappelle aux éventuels va-t-en-guerre que l’on peut tout à fait se défendre très efficacement en respectant les principes de non violence de l’aïkido. C’est d’ailleurs ce qui fait toute la spécificité et le charme de notre discipline. Un aïkidoka n’est pas un guerrier.

Quand je regarde ce qui se pratique sur les tatamis il y a deux choses que j’ai du mal à comprendre.

La première est que très souvent la pratique du randori se fasse sur attaque imposée. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans les examens communs : on demande par exemple un randori sur attaque shomen. Allez-vous dans la rue demander à votre agresseur de vous attaquer de la manière qui vous plaît ? Imposer les attaques n’a aucun sens et dénature complètement le randori. C’est justement ce qui différencie le randori de l’étude des techniques. Les objectifs sont complètement différents dans l’étude technique et dans le travail du randori. Dans un randori on ne sait pas comment uke va attaquer, il faut donc gérer l’effet de surprise, affûter nos capacités d’adaptation. Avez-vous également remarqué qu’il y a plus de stress dans votre pratique du randori que dans l’étude des techniques ? Le randori est aussi un exercice de contrôle de notre mental et de nos émotions. Imposer les attaques réduit le randori à un exercice technique sans saveur.

La deuxième est dans certains clubs on ne commence à pratiquer le randori qu’à partir de la ceinture noire… En un mot, malheur à la ceinture verte qui se fait attaquer dans la rue. Sans parler du plaisir dont on prive les kyu en leur interdisant la pratique du randori. L’argument est que les débutants n’ont pas le bagage technique. Certes, mais il n’empêche qu’il faut permettre le plus rapidement possible à tous de pouvoir se défendre efficacement. Et il est une chose fort utile que l’on peut apprendre en cinq minutes, c’est l’esquive. Tout simplement ne pas rester face à une attaque : faire un pas sur le côté. C’est ce que je demande aux débutants du club. Je mets  un point d’honneur à ce que tous mes élèves découvrent le randori dès leur première heure de pratique. Je leur donne comme partenaire une ceinture noire qui saura se mettre à leur niveau et adapter ses attaques. Accélérer si tori est à l’aise, ou ralentir s’il rencontre des difficultés. Et tout se passe très bien. D’ailleurs il n’est pas rare de les voir placer une technique qu’ils ont vue dans le cours. La seule chose que je ne leur demande pas est d’immobiliser le partenaire à la fin, car il est évident que là ils n’ont pas le bagage nécessaire.

Tous les cours de Maître Nocquet se terminaient invariablement par la pratique du randori. L’enseignement de ce Maître était incroyablement complet. Il balayait l’aïkido dans sa globalité, depuis la plus haute spiritualité, en passant par la précision et la fluidité technique, jusqu’à la mise en pratique dans des situations proches de la réalité. Pour mémoire je vous rappelle qu’en son temps il assurait les cours de défense contre couteau au sein du GIGN, troupe d’élite de lutte contre le terrorisme.

Pour conclure, on peut dire que le randori est le complément indispensable à l’étude des techniques. Il est à cette étude ce que la pratique est à la théorie. Et de plus il permet d’étudier des aspects de l’aïkido qu’on ne peut pas atteindre par le travail technique seul.