Randori avec plusieurs partenaires (1)  

Maître Nocquet pour nous expliquer le randori avec plusieurs partenaires (vous remarquerez la subtilité : il s’agit de randori « avec » et non « contre ») nous citait souvent la phrase suivante :

« Un c’est comme mille, mille c’est comme un. »

Dans le randori avec plusieurs partenaires, il faut les appréhender comme un seul corps, une seule énergie, ne pas concentrer son attention sur un seul, mais constamment garder la relation avec l’ensemble des partenaires, et en particulier gérer la position qu’ils ont les uns par rapport aux autres. Quand vous projetez un partenaire, vous devez parfaitement savoir où se situent les autres pour ne pas être surpris par les attaques à venir. Essayez, en particulier de les avoir toujours dans votre champ visuel. De même qu’un skieur qui fait un slalom, quand il passe une porte, a son regard fixé sur les portes suivantes, quand vous projetez un partenaire, vous devez déjà vous préparer pour le suivant. Se fixer sur un partenaire, c’est réaliser une stagnation qui va vous mettre en danger. Faites votre randori comme le vent ramasse les feuilles en automne : il les balaye toutes ensemble. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille projeter nécessairement les partenaires tous ensemble, mais les contrôler dans leur ensemble. La phrase citée plus haut peut aussi être interprétée au niveau émotionnel. Le fait d’avoir plusieurs adversaires ne doit pas nous déstabiliser. De même, faire une conférence devant 1000 personnes, ou parler à une seule ne doit rien changer à notre niveau émotionnel.

Le Maître avait aussi une comparaison fort intéressante avec la roue d’un vélo qui tourne autour de son axe:

« Dans le randori avec plusieurs partenaires, considérez que vous êtes le moyeux de la roue, et les agresseurs les rayons. La roue tourne correctement parce que le moyeu reste au centre. Ne sortez pas de votre centre pour aller bloquer un des rayons qui tourne, car alors vous serez aussitôt frappé successivement par tous les autres rayons. »

Un randori doit donc être fluide, sans blocage. Si l’on arrête une attaque, on si l’on reste trop longtemps sur un partenaire, alors on est touché par les autres. C’est ce qu’il faut comprendre dans cette explication, et non pas, bien sûr, qu’il faille dans un randori rester au centre des attaques sans se mouvoir.